Rechercher dans ce blog

La Casamance

A l'extrême sud du Sénégal, la Casamance compte 800.000 habitants sur une superficie de 29.000 km2. Le fleuve qui lui a donné son nom irrigue la région sur plus de 300 km et est navigable jusqu'à Ziguinchor la principale ville.


Le fleuve et la densité de son réseau hydrographique, la douceur du climat, l'abondance des pluies et la fertilité des terres font de la Casamance le grenier du Sénégal.



La Casamance se situe entre la Guinée Bissau et la Gambie, pays anglophone enclavé à l'intérieur du Sénégal. La région est délimitée à l'est par le fleuve Gambie et à l'ouest par l'Océan Atlantique avec 86 km de côtes.




Le climat tropical de type guinéen est adoucit à l'ouest par les alizés provenant de l'océan, la température moyenne est de 28°C.


Grâce à la mousson provenant de l'anticyclone de Sainte-Hélène la saison des pluies, appelée l'hivernage, s'étale de juin en octobre. La Casamance est la région la plus arrosée du Sénégal, avec une précipitation moyenne de 1.400 mm par an.



                                        Activités économiques

L'activité industrielle se cantonne à Ziguinchor, traitement et conditionnement des poissons, crevettes et fruits, usines à bois, et surtout l’huile d'arachide qui génère 90% des activités du port pour le transport de l’huile.



Favorisée par le climat et des sols très fertiles l'économie régionale repose essentiellement sur l'agriculture, 80 % de la population s'adonne à des activités agricoles.

Le riz avec 40.000 ha de rizières, plus de la moitié des terres cultivées en Basse Casamance, pour une production annuelle d’environ 50.000 tonnes est la culture la plus pratiquée.
Viennent ensuite le mil, l'arachide, le maïs, le sorgho et le niébé. La région produit aussi beaucoup de fruits, la mangue est la plus cultivée, et sur les marchés l'on trouve oranges, mandarines, pamplemousses, bananes ...

La culture du cajou, fruit de l’anacardier, est en pleine progression. La noix de cajou est utilisée comme friandise apéritif et dans l’industrie du chocolat. La pulpe de la pomme de cajou, très riche en vitamines C, sert à la fabrication de confitures et de jus de fruits. Mais aussi du "soum-soum", un alcool artisanal obtenu après fermentation de la pulpe.


C'est seulement après la récolte du riz que les Casamançais se lancent dans d'autres activités.

Les hommes pêchent, construisent ou entretiennent les habitations et récoltent le vin de palme, appelé "bunuk", 300.000 litres de cet alcool sont produits chaque année.
Les femmes font le maraîchage, la cueillette du sel, huîtres de palétuviers, coquillages, la transformation du poisson et la préparation de l'huile de palme.
La baisse de la pluviométrie de ces dernières années a fait remonter la salinité, l'acidification et l'ensablement des terres cultivables. Et malgré la construction de barrages un bon nombre de rizières deviennent inexploitables. Aussi pour les Casamançais la pêche et ses dérivés, constructions de pirogues, accessoires et outillages deviennent des perspectives de revenus très intéressants.


                                   

La Casamance avec ses 86 km de côtes, son plateau continental, son fleuve long de 300 km et ses multiples bolongs est riche en ressources halieutiques et offre d'énormes potentialités pour la pêche maritime, lagunaire et fluviale. On compte plus de 4.000 pirogues motorisées pour 8.000 pêcheurs qui ramènent à terre 18.000 tonnes de poissons et 2 tonnes de crevettes par an.

On dénombre plus de 80 espèces de poissons, yaaboy (sardinelles), rougets, soles, thiofs (mérous), wahoos, dorades, sérioles, ombrines, thons, espadons, marlins, carpes rouges, blanches, grises, noires, capitaines, carangues, barracudas, otolithes …



                                A voir et à visiter en Basse Casamance

La Casamance ne manque pas d'attrait et reste trés attachante pour qui la visite.


Destination touristique par excellence à moins de 6h de vol de Paris la région offre :

La douceur de son climat, l'océan et ses plages magnifiques pour le tourisme balnéaire et les activités nautiques.
La beauté de ses paysages et de ses bolongs, la luxuriance de sa végétation et la richesse de sa faune pour les excursions et la pêche sportive.
La richesse du patrimoine traditionnel Diola, préservé et authentique, l'originalité architecturale de l'habitat, les cases à impluvium et à étages, pour le tourisme culturel.

Mais aussi la gentillesse des gens et la Katinang, l'hospitalité des Diolas.



La réforme territoriale de 1984 a scindé la Casamance en deux régions administratives, la région de Kolda à l’est et la région de Ziguinchor, la Basse Casamance, à l’ouest.


La Basse Casamance possède une gamme très variée d'établissements touristiques, hôtels, villages de vacances et camps de pêche.

Mais aussi les campements villageois très développés dans le milieu rural qui permettent une meilleure connaissance de la culture et des traditions locales. Les bénéfices de ces campements servent au développement des villages à Oussouye, Enampore, Affiniam, Coubalan, Baïla.




                            A voir et à visiter en Basse Casamance








Sur la façade maritime de la Gambie à la Guinée-Bissau l'on appréciera les immenses plages de sable fin baignées par une mer chaude toute l'année, ombragées par les cocotiers et caressées par les alizés.


Tout au sud les plages de la station balnéaire de Cap Skirring sont considérées comme les plus belles plages de l'Afrique de l'Ouest.




La mangrove qui borde le littoral et le fleuve Casamance s'étend sur 70.000 ha.

A l'embouchure du fleuve, le réseau de bolongs (marigots) et la mangrove constituent de multiples îles dans l'estuaire salé, permettant de sillonner tout l'arrière-pays en pirogue pour découvrir sa végétation luxuriante, baobabs, fromagers, palmiers, eucalyptus, manguiers, papayers, palétuviers, flamboyants, bougainvillées …
Et observer les pélicans, flamants roses, hérons, cormorans, aigrettes … Les singes des palétuviers, galagos, colobes …


Les multiples bolongs autour de l'île de Carabane sont très poissonneux avec d'innombrables carangues, capitaines, barracudas, otholites, carpes rouges et autres espèces qui font de la Casamance un lieu de rêve pour toutes les pêches, à soutenir, surf casting, palangrotte, traîne …






Ziguinchor
La plus importante ville de Casamance, 158.000 habitants, aux grandes avenues et aux maisons coloniales, s'étend le long du fleuve. Plus propre et beaucoup plus nonchalante que Dakar, Ziguinchor est la ville la plus africaine de tout le Sénégal.



Ziguinchor est le point d'accès pour visiter la Casamance, son aéroport est desservie par un aller-retour quotidien Dakar > Ziguinchor. Zig compte plusieurs hôtels agréables et de nombreux restaurants pour accueillir les touristes.


 
 
Fondé par les portugais en 1645, Ziguinchor a été un comptoir commercial très prospère.

Aujourd'hui par son port, à quelques 70 km de l'océan, transitent poissons, riz, fruits, légumes, cotons ...
L’huile d’arachide, la plus importante industrie de Casamance, génère 50% de son activité.




En 2005 le port a été reconstruit, avec la réfection de son quai de 350 m et la construction d'une gare maritime moderne pour accueillir la liaison maritime avec Dakar.



A voir à Escale, le centre ville, les maisons coloniales dans lesquelles se sont installés la majorité des administrations, mairie, poste, consulat…

Vous y trouverez bon nombre d'hôtels et restaurants.


Mais surtout les seules banques de Basse-Casamance, SGBS (rue de la
Poste), CBAO (rue Javelier) et CMS (rue de France). Le retrait

d’espèces avec la carte VISA est possible aux guichets, uniquement en

semaine. Les distributeurs automatiques sont souvent en panne ou vide …



 
 
 
 
Dans le quartier Néma, le grand marché St-Maur-des-Fossés et le centre culturel de l'Alliance Franco-Sénégalaise pour ses expositions et spectacles.
 
 
 
 
 
 
 
Les combats de lutte traditionnelle, appelées Mbapatt, sont très courus dans toute la Basse Casamance.


La lutte est une activité sportive et spirituelle, avant le combat les lutteurs accompagnés de leurs griots paradent devant le public pour le séduire en accomplissant de nombreux rites au son des percussions et des chants. Le spectacle de ces cérémonies d'intimidation de son adversaire est autant attendu par les spectateurs que les combats eux-mêmes.




Les lutteurs portent autour des bras, des jambes et de la taille des fêtiches qui leurs donnent la force et les protégent des mauvais esprits.


Dans une arène circulaire, chaque lutteur essaie de faire tomber son adversaire. Le perdant est le premier qui met ses quatre appuis au sol, qui se couche sur le dos ou qui sort du cercle en tombant.


Initiée par les Sérères du Sine Saloum, lors des Mbapatt les lutteurs combattaient pour le prestige, devenir le champion du village et gagner un drapeau. Aujourd'hui les lutteurs sont récompensés par des "cadeaux", argent, riz, nourriture …

 
 
 

Enampore et Séléki
 
A 25 km de Ziguinchor, deux villages où vous pourrez voir des cases à impluvium.
 


 

Des cases traditionnelles, particulières à la Casamance, avec un toit en entonnoir qui éclaire la case et conduit l'eau de pluie dans un bassin placé au centre, l'eau est stockée pour la saison sèche.




    La région est réputée pour son célèbre vin de palme appelé bunuk.

    Cette boisson traditionnelle Diola est obtenue après fermentation  de   la sève du palmier à huile.



 

 



 
 
 
 
 
 
 
 
Oussouye
 
Oussouye, 6.700 habitants, qui se situe à 45 Km de Ziguinchor par le pont de Niambalang et à 35 Km de Cap Skirring, est la capitale de la région du Kassa et le chef-lieu du département qui compte 45.000 habitants sur 900 km2.


Le village est entouré d’épaisses forêts de fromagers et de manguiers, la plupart étant des bois sacrés de la tradition animiste Diola.






Oussouye a gardé un Roi, appelé Mane, personnage sacré dans la tradition Diola qui symbolise l’unité et la cohésion sociale. C'est un chef religieux qui veille à ce que les dogmes de la religion soient respectés. Il collabore aussi avec l’administration, le Roi et ses conseillers, chefs coutumiers et féticheurs, sont consultés pour les décisions importantes à prendre pour la commune.


Depuis son sacre en janvier 2000 l’actuel Roi d’Oussouye, Sibiloumbaye Diédhiou qui est toujours vêtu de rouge et porte à la main un sceptre de paille, a participé au retour de la paix en Casamance. Resté sans Roi pendant 15 ans, après la mort de son prédécesseur en 1985, le Kassa a retrouvé avec l’aide du nouveau Mane une certaine cohésion sociale.

Fin septembre a lieu Humeubeul, la fête du Roi d’Oussouye qui dure 15 jours. Fête traditionnelle de paix et de communion pendant laquelle sont organisées danses, prières et combats de lutte avec des lutteurs venus de tout le Kassa.

Depuis 1963 les Pères Piaristes ont beaucoup fait pour les jeunes de la région. Ils s’occupent des missions catholiques d'Oussouye, M’Lomp et Diembereng. Ils ont fondé le collège d'Oussouye, le Centre de Promotion Agricole de M’Lomp, l'école agricole de Kandong, trois internats pour garçons et le Centre d'activités éducatives à Elinkine. Ils ont aussi en charge les écoles primaires Saint Joseph de M’Lomp et d'Oussouye.


A voir dans les environs les cases à impluvium de l’île d’Eloubaline.

Le Parc National de Basse Casamance à 10 km d’Oussouye sur la route de Kabrousse. Créé en 1970, il s’étend sur 5.000 ha jusqu’à la frontière de la Guinée-Bissau au sud.
Dans une magnifique forêt de fromagers, manguiers, caïlcédrats, irokos et venns, vivent une cinquantaine d’espèces de mammifères, panthères, buffles, phacochères, hippopotames, gazelles, biches ...

Des singes, galagos de demidoff, singes des palétuviers, colobes baï, pengolins géants, servals ...
Des reptiles, pythons royal, pythons de seba, mambas verts, mambas noirs, varans, crocodiles …
Plus de 200 espèces d'oiseaux, calaos à casque jaune, aigles couronnés, hérons tigrés ...



 
En avril est organisé à Oussouye le Trophée Kabekel, une épreuve cycliste internationale ouverte à tous, avec comme objectifs la mise en valeur des potentialités touristiques de la Casamance.





Cap Skirring et Kabrousse
 
A 75 km de Ziguinchor, Cap Skirring est un paradis balnéaire sur l'une des plus belles plages du Sénégal qui s'étend sur 5 km de sable fin ombragée de cocotiers et de palmiers.
 
 
                                           La mer est toujours chaude et très peu dangereuse.

Tout est prévu pour accueillir les touristes, des grands réceptifs hôteliers et villages de vacances, Club Méditerranée, Savana, Kabrousse, Royal Cap, et de nombreux hôtels et campements familiaux.

Pendant la saison touristique, de novembre à avril, l'aéroport de Cap Skirring est desservi par de nombreux vols charters.






Kabrousse


A la frontière de la Guinée Bissau, le village de Kabrousse d'environ 6.000 habitants. Magnifiques plages de sable fin, continuité de celles de Cap Skirring tout proche, avec hôtels et campements touristiques.


Kabrousse est le village natal d’Aline Sitoé Diatta, une héroïne de la résistance casamançaise. Elle lutta contre la colonisation française, en réclamant le droit des Diolas à vivre en paix sur leurs terres et en boycottant la culture de l’arachide imposée par les français jusqu’à son arrestation en 1943. Morte en 1944 pendant son exil en prison Aline Sitoé Diatta est devenue le symbole de la résistance de la Casamance contre toutes autorités étrangères.





M'Lomp

A 10 km de Oussouye sur la route de Elinkine, le village de M'Lomp est surtout célèbre pour ses cases à étages. Particulières à M'Lomp ces cases sont construites en banco, un mélange de terre et de paille.





A voir, les fromagers géants qui apportent toute l'année la fraîcheur au village et le musée des traditions Diolas installé dans une case à impluvium sur la place Djikomole.


Elinkine

 A 18 km de Oussouye et à 60 km de Ziguinchor, Elinkine est un village de 3.300 habitants qui compte le plus de pêcheurs dans l'estuaire du fleuve Casamance.



Elinkine est le point de départ en pirogue vers l'île de Carabane.

Tous les ans 9.000 tonnes de poissons, destinés à la transformation traditionnelle, sont mis à terre à Elinkine, la moitié de la pêche de toute la Basse Casamance.


Son port est aussi une plaque tournante du commerce de "l’or gris", l'aileron de requin. Séché il est très prisé par les asiatiques autant pour son goût que ses vertus aphrodisiaques.

1kg d’ailerons se vend de 40.000 à 50.000 F.Cfa (60 à 76 €).
La pêche du requin est monopolisée par les Ghanéens installés en grand nombre à Elinkine et Diogué. Maîtres de la filière ils exportent "l’or gris" vers le Ghana.
Les requins, qui sont pêchés à la palangre avec une ligne en nylon de plusieurs kilomètres, se raréfient au Sénégal. Les pêcheurs vont maintenant les chercher depuis Elinkine et Diogué dans l’archipel des Bijagos en Guinée Bissau où l’on trouve encore une vingtaine d’espèces.


Kafountine
Village de pêcheurs, à 105 km de Ziguinchor dans le département de Bignona.



Kafountine, et la station balnéaire d'Abéné toute proche, sont moins touristiques que Cap Skirring mais tout aussi agréable. Mer chaude, cocotiers et filaos sur une superbe plage de sable fin qui s'étend sur 20 km jusqu'au bout de la presqu'île des oiseaux …


L'agriculture est très développée à Kafountine, riz, mil, mais, arachide, et les arbres fruitiers sont très nombreux, manguiers, bananiers, orangers …

A ne pas manquer, le Festival d’Abéné organisé tous les ans en décembre/ janvier par les jeunes du village.
Danse, musique, théâtre, défilé de Masques, combat de lutte et des expositions d’artisanat local qui représentent un échange culturel autour des traditions ancestrales.




Kafountine est le point de départ pour les excursions en pirogue vers la presqu'île des Oiseaux ou la Réserve Ornithologique de Kalissaye, créée en 1978 et qui s’étend sur 16 ha à l’embouchure du bolong Kalissaye au sud du village.















On peut y observer de nombreux oiseaux, pélicans, flamants roses, hérons, aigrettes, sarcelles, cormorans, sternes royales …

Mais aussi des singes des palétuviers, tortues marines, varans et quelques rares lamantins.







Les îles de l'estuaire du fleuve Casamance
Dans l'estuaire du fleuve Casamance autour de l'île de Carabane le labyrinthe de bolongs (bras de mer) se faufile dans la mangrove en créant de nombreuses îles. Certaines sont habités et méritent une visite lors d’une ballade en pirogue.



Leurs habitants ont pour principales activités la pêche, l'agriculture et le maraîchage.








En face de Carabane, sur la rive nord du fleuve et à son embouchure, se trouve Diogué.



Le village vit essentiellement de la pêche, sur sa plage beaucoup de pirogues et toute l’année les femmes y font sécher le poisson.
Comme à Elinkine, beaucoup de ghanéens sont installés à Diogué pour la pêche et le commerce de l’or gris, les ailerons de requins.




Des îles de Diogué et de Bayancassar jusqu’à Kafountine, la nature est magnifique et préservée. La végétation est luxuriante, palétuviers, baobabs, fromagers, palmiers, rôniers avec de nombreux oiseaux et des singes des palétuviers, colobes et varans.



Le village de Itou est un haut lieu de la religion animiste des Diolas. Les féticheurs et l’arbre à fétiches, avec ses gardiens en bonnet rouge, sont consultés par les habitants de toutes les îles alentours.

Au nord, à l’embouchure du bolong Kalissaye se trouvent la Presqu'île des Oiseaux et la Réserve Ornithologique de Kalissaye, créée en 1978, qui s’étend sur 16 ha. On peut y observer de nombreux oiseaux, pélicans, flamants roses, hérons, aigrettes, sarcelles, cormorans, sternes royales, aigles pêcheurs …









Au sud de Carabane, vous pouvez rejoindre en pirogue par les bolongs les villages de pêcheurs au bord de l’Océan de Nyikine et Diembereng.






Village au milieu des fromagers, Diembereng, qui a pour chef la Reine Anna, offre une superbe plage très tranquille et moins touristique que celle de Cap Skirring, 10 km plus au sud.







A visiter aussi, les îles dans les bolongs de Cachouane, Ourong ou Wendaye.

Les femmes du village de Wendaye, 250 habitants, cultivent un magnifique potager communautaire, avec les meilleurs légumes de la région.




 
Les Casamançais
 
La population de la Casamance, estimée à environ 800.000 habitants, est composée de plusieurs ethnies dont les principales sont les Diolas, les Mandingues et les Peuls qui représentent 80% de la population. Mais aussi les Wolofs, Lébous, Sérères, Baïnuks, Mandjaks, Mancagnes et Balantes.
 

Sur la rive droite du fleuve Casamance, le Fogny dans la région de Bignona, et la côte Atlantique à Kafountine sont peuplées en majorité de Mandingues et de Baïnuks. Les Baïnuks étant le plus vieux peuple de la Casamance.


Dans le Kassa, la région de Oussouye sur la rive gauche du fleuve à l'Ouest de Ziguinchor, les Diolas représentent 80% de la population. C'est la partie du Sénégal où le Christianisme est la religion la plus répandue, dans le reste du pays 95% des Sénégalais sont musulmans.

 
 
 
Les Diolas
 
Les Diolas, qui seraient originaires du Saloum, auraient migré en Haute Casamance avant de s’installer en Basse Casamance au 14ème siècle quand ils ont été chassés vers l’ouest par les Mandingues qui se sont repliés dans la région à la fin de l’Empire du Mali.


D'abord appelés Floups par les Portugais, les Diolas qui représentent 60% de la population du Kassa sont des cultivateurs, essentiellement la culture du riz, attachés à la terre avec un rapport fort à la nature et très respectueux des valeurs ancestrales et des traditions. Par contre il n’y a pas de griots chez les Diolas.




La société Diola traditionnelle, qui donne une place importante à l’esprit communautaire et à la religion, repose sur la filiation et sur l'institution des classes d'âge. Elle est dirigée par un Roi, secondé par des féticheurs et des conseillers coutumiers, qui sont les garants de la cohésion sociale.


Aujourd’hui il ne reste qu’un Roi dans le village de Oussouye, mais tous les villages sont régies par le conseil des anciens qui prennent toutes les décisions importantes concernant la communauté.

Les Diolas, épris de liberté et très indépendants, ont de tous temps résisté à toutes autorités extérieures, les Mandingues, les colons, le pouvoir de Dakar ...


La religion animiste des Diolas

Les Diolas en majorité chrétiens, bien que de plus en plus se convertissent à l'islam, ont conservé leurs croyances ancestrales animistes. Pour les animistes tous les éléments de la nature (humain, animal, végétal, minéral …) disposent d’une force vitale composant un tout. Ils croient à un seul Dieu créateur de l'univers, de l’homme et de la nature, un sage qui est force et esprit et qui n’a pas de forme visible.


Les Diolas implorent rarement le Dieu créateur (Atemit), mais ils vénèrent de nombreuses divinités ou génies protecteurs (de la terre, du village, de la lignée ancestrale …), traits d’union entre Dieu et eux, auxquels ils consacrent des cérémonies rituelles accompagnées de prières, d’offrandes ou de sacrifices.

Certaines cérémonies rituelles sont aussi réservées aux femmes, comme Ekagnalen le rite de la fécondité.
Lors des rites, les masques et les costumes portés par les danseurs symbolisent l'incarnation des esprits ou des génies. Les musiques et les danses permettent à l’animiste d’entrer en transe et de capter la force vitale d’un esprit ou d’un ancêtre pour recevoir sa force, son savoir ou ses bienfaits. Car pour les Diolas après la mort l’esprit, donc la force vitale, subsiste. Les cérémonies de funérailles, Kanolèn, sont accompagnées de chants et de danses pour la mort d’un vieillard qui a longtemps vécu. Par contre, la mort d’un jeune est plus douloureuse et triste, pour connaître les causes de sa mort le défunt est rituellement "interrogé" lors de la cérémonie du Kassal.

Les cérémonies rituelles ont lieu dans les bois sacrés inaccessibles aux non initiés. Bois sacrés car la nature, végétale et animale, est sacrée pour les Diolas qui se doivent de la préserver. Chaque village possède plusieurs bois sacrés, certains réservés aux hommes et d'autres réservés aux femmes.

Les Diolas pratiquent le culte des fétiches (boechin), objet aux vertus bénéfiques qui possède une force vitale, incarne un esprit ou contient des éléments magiques et surnaturels. Les fétiches sont un rempart spirituel contre toutes sortes de menaces, accident, maladie, mort, sécheresse …
Les femmes Diolas sont les gardiennes des bois sacrés qui abritent les fétiches.



Les rites d'initiation sont liés aux étapes importantes de la vie, puberté, adolescence, passage à l’âge adulte ... Ils sont toujours ponctués de grandes festivités.

L'initiation sociale, religieuse et spirituelle des enfants a pour but de les rendre utiles à la communauté, participer à la vie religieuse en ayant accès aux lieux sacrés et respecter les valeurs traditionnelles. Comme le Kahat, qui a lieu avant le mariage et qui dure trois mois, au cours de l'initiation on circoncise le jeune homme pour éliminer symboliquement toute féminité. Le Bukut est secret et les initiés à la sagesse sont isolés dans un bois sacré. Ou le Kahantèn qui réunit pendant un mois tous les non initiés de tous âges, jeunes et vieux.
Les femmes Diolas ont leurs propres cérémonies d’initiations. Comme le Kanébo, réservé aux jeunes mères qui veulent entrer dans le cercle des femmes prêtresses, qui est une cérémonie d’offrandes de riz et de vin de palme au fétiche Ehunia.



Histoire de la Casamance

En 1455, les Portugais ont découvert l'estuaire du fleuve peuplé par les Baïnuks sur la rive droite et les Floups sur la rive gauche. Le Vénitien Alvise Da Cada Mosto, au service du Portugal, baptisa ce pays Kassamansa (Kassa pour maison ou domaine et Mansa du nom du roi des Floups de l'époque) qui deviendra plus tard Casamance.


C'est le premier fleuve, nommé Kawungha par les Floups (ce sont les Wolofs qui les appeleront Diola), que les Portugais à la recherche d'esclaves ont remonté à l'ouest de l’Afrique. Ils s'installent à Ziguinchor en 1645 pour y créer un comptoir commercial.

Les Français prospectent la région de l'estuaire en 1826 et s'installent deux ans après sur l'île de Diogué, à l’entrée du fleuve sur la rive droite, cédée par le Roi Quéniouma.

Avec l'autorisation du Roi de Cagnout, ils fondent en 1836 à Carabane, en face de Diogué sur l'autre rive, le premier comptoir commercial Français de Casamance.
Le Roi de Cagnout eut très tôt des relations commerciales avec les Français. Ils lui offrirent chéchia, manteau, culotte rouges et un bâton de commandement. Cette tenue est restée celle qu’arborent les Rois du Kassa pendant les cérémonies et les fêtes religieuses

Le capitaine Aristide Protêt fut tué d'une flèche empoisonnée à la bataille de Hillol le 9 mars 1836 par les Diolas. Dans le cimetière de Carabane Protêt est enterré selon ses souhaits debout face au rivage avec deux trous en face des yeux pour guetter l'ennemi. Les trous ont été rebouchés depuis cette époque.

Les Français s'installent sur la côte Atlantique à Diembereng en 1837 et en amont du fleuve construisent la forteresse de Sédhiou.
En 1857 les Diolas, très indépendants et non habitués à vivre sous une quelconque autorité, s'insurgent contre les colons Français et attaquent Carabane en 1860.


En 1861 les Français, sous le commandement d'Emile Pinet-Laprade, renforcent leur présence en Casamance, alors appelée Rivières du Sud, qui est rattachée à la Colonie Française depuis le décret du 18 février 1859.


Ils poussent les Portugais vers la Guinée et les Anglais vers la Gambie puis s'installent à Ziguinchor en 1888 après la signature d'une convention avec le Portugal, qui fixe aussi les frontières avec la Guinée Portugaise. En 1889, les Français et les Britanniques signent un traité qui délimite les frontières entre la Gambie et la Casamance.
La France accroit le comptoir commercial de Ziguinchor, la Compagnie Française pour l'Afrique Occidentale s'y implante en 1892, et Ziguinchor devient la capitale administrative de la Casamance en 1904.
L'administration coloniale impose peu à peu la culture de l’arachide au détriment du riz. Les Casamançais, qui n'utilisaient pas d’argent et cultivaient le riz pour se nourrir, sont forcés de cultiver et vendre l’arachide pour s’acquitter de l’impôt perçu uniquement en monnaie.
En 1912 la Casamance est divisée par la Colonie Française en trois régions administratives, Haute, Moyenne et Basse Casamance. La Haute Casamance, le pays Fouladou autour de Kolda, peuplé majoritairement de Peuls. La Moyenne Casamance, autour de Sédhiou, peuplé de Mandingues et de Balantes. La Basse Casamance, de Ziguinchor à l’estuaire du fleuve, le pays des Diolas et des Baïnuks.



Pendant la seconde guerre mondiale les Diolas menés par une jeune femme, Aline Sitoé Diatta, résistent contre la colonisation, qui réquisitionne de plus en plus le riz et le bétail, en réclamant leurs droits de vivre en paix sur leurs terres, en boycottant la culture de l’arachide et en s’opposant au paiement de l’impôt.

Leurs chefs symboliques sont emprisonnés, comme le Roi de M’Lomp en 1942 et Aline Sitoé Diatta qui est déportée à Tombouctou en 1943.
Morte en 1944 pendant son exil en prison Aline Sitoé Diatta est devenue le symbole de la résistance de la Casamance contre toutes autorités étrangères.


Le Sénégal déclare son indépendance le 4 Avril 1960.


Le gouvernement mis en place par Léopold Sédar Senghor envoie en Casamance des fonctionnaires venus du Nord du pays. Depuis les Casamançais, qui ont l’impression de subir une deuxième colonisation et d’être exclus de leur terre, réclament leur autonomie. Ils contestent la légitimité du pouvoir de Dakar et reprochent aux gouvernements successifs du Sénégal de privilégier le développement des régions du Nord et du Centre au détriment de la Casamance.

Le 26 décembre 1982 a lieu à Ziguinchor une marche pacifiste d'un millier de Casamançais qui veulent hisser un drapeau blanc à la gouvernance.

Le 18 décembre 1983, après la condamnation de 19 indépendantistes, la répression d’une manifestation à Ziguinchor qui a fait 25 morts réveille l’irrédentisme. Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), dirigé par l'abbé Diamacoune Senghor, réclame l'indépendance de la Casamance.
En 1984 Sidy Badji crée dans le maquis Atika (la flèche en Diola), la branche armée du MFDC qui mène une guérilla contre les autorités Sénégalaises.
En 2000 c’est l’alternance politique avec l’élection de Abdoulaye Wade à la présidence de la République du Sénégal, qui annonce qu’il va régler le conflit Casamançais en 100 jours …

Le naufrage le 26 septembre 2002 au large de la Gambie du bateau "Le Joola", qui assurait la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, a fait plus de victimes que " Le Titanic " officiellement 1.863 morts et seulement 64 rescapés.

Le 27 octobre 2002 pour exiger le retour de la paix 3.000 femmes ont défilé à Ziguinchor. A la tête du rassemblement les femmes du bois sacré qui se sont regroupées dans l’association Kabonkétor (pardonner en Diola). Jusqu'à présent elles accordaient leur soutien aux indépendantistes, mais elles ont déterré les fétiches destinés à les faire gagner … Le revirement de ces femmes respectées et écoutées donne un nouvel espoir de paix à la Casamance.
Lors d’une rencontre entre l’abbé Diamacoune Senghor et le président Wade en mai 2003, le président du MFDC annonce qu’il renonce à l’indépendance de la Casamance et propose des assises de son mouvement pour la recherche d’une paix définitive. Quelques jours plus tard Sidy Badji, le fondateur de Atika la branche armée du MFDC, meurt à l’âge de 88 ans.


Le 30 décembre 2004, l’abbé Diamacoune Senghor et Ousmane Ngom, Ministre de l’Intérieur du Sénégal, signent un accord destiné à ramener la paix en Casamance.




                                > Accord de paix


L’abbé Augustin Diamacoune Senghor, le chef charismatique du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) est décédé des suites d'une longue maladie le 14 janvier 2007 à l’âge de 78 ans à l’hôpital du Val de Grâce à Paris où il était hospitalisé depuis octobre 2006. Il a été enterré au cimetière des prêtres de Brin dans la région de Ziguinchor.
L’abbé Diamacoune s’est toujours montré d’un irrédentisme intransigeant en réclamant à tous prix l’indépendance de la Casamance. C’est seulement pendant les dernières années de sa vie qu’il appelle à la paix : "le développement économique et social de la Casamance passe par la paix" disait-il comme pour exprimer sa dernière volonté.



Rejoindre la Casamance et Carabane


 

Avion

Pendant la saison touristique, de novembre à avril, des vols charters sont assurés au départ des capitales européennes à destination des 2 aéroports de la Casamance, Ziguinchor et Cap Skirring.







AIR CM

Le spécialiste des voyages en Casamance propose d'octobre à avril avec la compagnie Air Méditerranée des vols Paris - Cap Skirring

AIR CM

65, Rue du Mont Cenis, 75 018 Paris

0892 055 056


SENEGALAIR

La compagnie SENEGALAIR propose des vols quotidiens Dakar - Ziguinchor

Dakar 8h00 > Ziguinchor 8h45

Ziguinchor 9h00 > Dakar 9h45

Aller : 80.000 F.cfa (122 Euros) / Aller-Retour : 130.000 F.cfa (198 Euros)



AGENCE SENEGALAIR MERMOZ

31 Avenue Léopold Sédar Senghor, Dakar

+221 33 821 34 25 - commercial@senegalair.com


MAURITANIA AIRWAYS

La compagnie MAURITANIA AIRWAYS propose les jeudi et dimanche des vols Dakar - Ziguinchor

Dakar 8h50 > Ziguinchor 9h35

Ziguinchor 10h20 > Dakar 11h05

Aller : 60.800 F.cfa (92 Euros) / Aller-Retour : 116.200 F.cfa (177 Euros)

DAKAR : +221 338 212 712 - +221 775 602 606 - +221 776 552 292
ZIGUINCHOR : +221 339 916 774 - +221 776 415 132 - +221 778 195 917



Bateau


Plus rapide que la route et beaucoup moins cher que l'avion, le ferry " Aline Sitoé Diatta " assure deux fois par semaine la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor. Ce bateau neuf a une capacité de 500 passagers et peut transporter 400 tonnes de marchandises et véhicules.

Départ de Dakar tous les mardi et vendredi à 20h00. Embarquement 14h30 à 17h30

Arrivée Ziguinchor à 12h00 le lendemain

Départ de Ziguinchor tous les jeudi et dimanche à 15h00. Embarquement 11h30 à 13h00

Arrivée Dakar à 7h00 le lendemain

Pour les jours fériés, le départ est reporté au lendemain

ALLER SIMPLE non résidents :

Cabine 2 Lits : 30.500 F.Cfa/pers (46,50 €)
Cabine 4 lits : 28.500 F.Cfa/pers (43,45 €)
Cabine 8 lits : 18.500 F.Cfa/pers (28,20 €)
Fauteuil "pullman" : 15.500 F.Cfa/pers (23,65 €)

ALLER SIMPLE Sénégalais et résidents :

Cabine 2 Lits : 26.500 F.Cfa/pers (40,40 €)
Cabine 4 lits : 24.500 F.Cfa/pers (37,35 €)
Cabine 8 lits : 12.500 F.Cfa/pers (19,05 €)
Fauteuil "pullman" : 10.500 F.Cfa/pers (16,00 €)

Gratuit pour les enfants de moins de 5 ans. -50% pour les enfants de 5 à 12 ans

Bagages : 20 kg - Excédent 250 F.Cfa/kg (0,38 €)
Voiture : 63.000 F.Cfa (96,00 €)
Moto : 30.000 F.Cfa (45,70 €)



Route





Par la route il y a deux possibilités pour rejoindre Ziguinchor depuis Dakar : contourner la Gambie ou prendre la route Transgambienne.

910 Km, 20 à 24 h de trajet, en contournant la Gambie par la N1 Dakar - Kaolack - Tambacounda puis la N6 Tambacounda - Kolda - Ziguinchor.

450 Km par la Transgambienne Dakar - Kaolack - Ziguinchor. La route est bonne jusqu'à Kaolack : 3 heures. Ensuite très mauvaise, nids de poule et poussière, jusqu'à la traversée de la Gambie de Keur Ayib à Sénoba. De Kaolack au bac de Farafégni en Gambie à 300 Km à l'est de Banjul : 3 heures.


A Farafégni un bac fait la rotation pour traverser le fleuve Gambie, attention aux temps d'attente pour embarquer c'est souvent très long, de 1 à 12 h …

500 F.Cfa par personne et 3.500 F.Cfa pour une voiture.
S'armer de beaucoup de patience, de diplomatie et quelques Cfa pour franchir sans encombre la douane et embarquer sur le bac "Farajaly" pour une traversée d'une quinzaine de minutes ...
Depuis plus de 30 ans le Sénégal souhaite un pont sur le fleuve, mais la Gambie n’a jamais été favorable à cette construction car l’exploitation du bac rapporte beaucoup d’argent à l’Etat Gambien.
De Farafégni à Sénoba la frontière : 1 heure. Ensuite la route est bonne jusqu'à Ziguinchor : 3 heures.
A Dakar vous trouverez des taxis-brousse "7 places" à la gare routière Pompiers. Pour les cars il faut se rendre au garage de Grand-Yoff, les départs ont lieu chaque soir entre 20h30 et 22h pour les destinations casamançaises.

Cap Skirring est à 70 Km de Ziguinchor, environ 1 h en taxi-brousse. La route est en excellent état depuis sa réfection en 2007.

Pour rejoindre Carabane il faut aller jusqu'à Elinkine à 60 Km de Ziguinchor ou à 50 Km de Cap-Skirring, les deux aéroports qui desservent la région, 1 h 30 de taxi-brousse.
De Elinkine, le village le plus proche de Carabane sur le continent, 30mn de traversée en pirogue à moteur pour rejoindre l'île.
Des pirogues de transport relient plusieurs fois par jour Elinkine, Carabane et Diogué.

Depuis le débarcadère du port de Ziguinchor des taxis-pirogues de 30 à 60 places, appelées courriers, transportent personnes et marchandises pour rejoindre les villages et les îles de l’estuaire.

Vous pouvez ainsi rejoindre l'île de Carabane en pirogue depuis Ziguinchor, environ 3 h de navigation.
A faire pour admirer le paysage du fleuve Casamance.